Le pape François a réagi ce mardi après la publication du rapport explosif sur la pédocriminalité dans l’Eglise de France. « Ses pensées se tournent en premier lieu vers les victimes, avec un immense chagrin pour leurs blessures et gratitude pour leur courage de dénoncer. Elles se tournent aussi vers l’Église de France, afin que, ayant pris conscience de cette effroyable réalité (…) elle puisse entreprendre la voie de la rédemption », a déclaré le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, évoquant devant des journalistes la réaction du pape.
« Le Saint-Père a été informé de la sortie du rapport de la Ciase, à l’occasion de ses rencontres, ces jours derniers, avec les évêques français en visite ad limina. Et c’est avec douleur qu’il a pris connaissance de son contenu », a précisé Matteo Bruni. « Par ses prières, le pape confie au Seigneur le Peuple de Dieu qui est en France, tout spécialement les victimes, pour qu’Il leur accorde le réconfort et la consolation et afin que, avec la justice, puisse s’accomplir le miracle de la guérison », a conclu le porte-parole.
« Honte » et « effroi »
Dans la foulée de la publication de ce rapport, le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, a exprimé « sa honte », « son effroi ». « Mon désir en ce jour est de vous demander pardon, pardon à chacune et chacun », la voix des victimes « nous bouleverse, leur nombre nous accable », a-t-il ajouté. Véronique Margron, la présidente de la Corref (instituts et ordres religieux), a évoqué de son côté « un désastre » : « que dire, sinon éprouver (…) une honte charnelle, une honte absolue ».
Résultat de deux ans et demi de travaux, le rapport de la Ciase a été remis publiquement à Paris à l’épiscopat français et aux ordres et congrégations religieuses, en présence de représentants d’associations de victimes. Face à eux, Jean-Marc Sauvé a asséné que l’Eglise catholique avait manifesté « jusqu’au début des années 2000 une indifférence profonde, et même cruelle à l’égard des victimes » de pédocriminalité. De 1950 aux années 2000, « les victimes ne sont pas crues, entendues, on considère qu’elles ont peu ou prou contribué à ce qui leur est arrivé », a-t-il insisté.
« C’est historique car on ne pourra plus nous dire qu’on salit l’Église, qu’il faut tourner la page », a ensuite confié une victime, Véronique Garnier. « C’est bien parce que ce rapport de la commission, c’est quelque chose de sérieux, qui officialise ce qui s’est passé. J’ai déjà reçu des messages d’insultes en disant qu’on avait tout inventé », a abondé une autre victime, Jean-René, un membre du collectif85 (Vendée).
En préambule à la publication du rapport, François Devaux, figure de la libération de la parole des victimes de violences sexuelles de la part de prêtres et de religieux, avait appelé les évêques de France à « payer pour tous ces crimes », en ne mâchant pas ses mots face aux membres du clergé réunis. « La tâche est abyssale », a-t-il prévenu, appelant à un concile « Vatican III », qui ne serait pour autant qu’un « point d’étape ».
C’est historique car on ne pourra plus nous dire qu’on salit l’Église
RépondreSupprimerle regret est la perte de client par l’église qui ne sait comment faire de la pub pour augmenter la clientel.