vendredi 14 janvier 2022

Par Dimitri JACQUES – L’Hôpital privé Oréliance, dans le Loiret, refuse l’accès aux soins aux personnes non vaccinées

 

Par Dimitri JACQUES – L’Hôpital privé Oréliance, dans le Loiret, refuse l’accès aux soins aux personnes non vaccinées ou dépourvues d’un test PCR. Les autres types de test ne sont pas pris en compte. Malgré les conséquences médicales potentielles, la direction assume. Un collectif de soutien s’est constitué.

Joël, 44 ans, s’est sérieusement blessé au poignet et à la main dans accident de 4×4 au Togo. Une blessure impressionnante mais sans gravité, en dépit des dégâts matériels qui pourraient suggérer le contraire. Sa compagne, passagère du véhicule, après une perte de connaissance initiale, s’en sortira sans séquelle. Coup de chance, le lieu de l’accident est à 500 mètres d’un hôpital de campagne. Les moyens sont très restreints en comparaison à la France, mais Joël reçoit les soins nécessaires ainsi qu’un accueil particulièrement humain. Il a par ailleurs contracté le palud dans une forme légère et sera soigné, là aussi, très efficacement. Concernant le Covid, si le personnel semble respecter les précautions élémentaires, aucune condition vaccinale ne lui sera demandée.

Retour difficile au pays du covidisme

La plaie de Joël requiert un suivi médical. Ce qu’il s’empresse de faire sitôt son retour en France, dans le département du Loiret. Son médecin traitant a pris sa retraite et il ne parvient pas à en trouver un nouveau. Il se rend à la clinique de l’Archette, où il recevra sans encombre un premier soins. Mais le suivi de ce type de blessure relève de la clinique de la main, située au pôle santé Oréliance, au Nord de l’agglomération orléanaise.

N’étant pas en situation d’urgence immédiate, il ne se présente pas aux « urgences » mais à la maison des consultations qui regroupe les médecins et chirurgiens libéraux. A l’entrée, un vigile vérifie les pass sanitaires. Bien que disposant d’un test antigénique négatif en bonne et due forme, le même qui lui a permis d’accéder sans encombre à l’autre clinique, Joël n’ira pas plus loin. Il lui faut impérativement un test PCR. Il ne s’agit pas d’un excès de zèle ni de consignes mal comprises par le préposé. C’est bien ce que la direction de la clinique a marqué sur sa fiche.

« On nous fait faire la queue avec des gens potentiellement malades et contaminants, vaccinés ou non. »

Joël se heurte à des files d’attente impressionnantes dans plusieurs pharmacies. Un des pharmaciens ira même jusqu’à l’éconduire une heure avant la fermeture, estimant son planning plein. De plus, les tests sont valables seulement 24 heures et les résultats des PCR ne sont pas délivrés immédiatement. Devant la difficulté à s’organiser, dans les faits, il s’agit déjà d’un pass vaccinal. Pas de vaccin, pas de soins. Quant au manque de fiabilité des PCR, c’est un autre débat qui n’intéresse personne, malgré un scandale fin 2020.(1)

Pas de soignants mais des policiers

Les manifestants anti-pass sanitaire, mobilisés dans les rues d’Orléans chaque samedi depuis l’été 2021, ont eu vent de la mésaventure de Joël. Une vingtaine d’entre eux est donc venue le soutenir quelques jours plus tard pour une seconde tentative. Mais un autre comité d’accueil, plus surprenant, est déjà en place : deux voitures de police, un commandant de police et un officier des Renseignements territoriaux (service chargé de renseigner le gouvernement sur l’état de l’opinion et les mouvements sociaux). Également, une personne qui se présente comme gestionnaire de la clinique mais refuse de donner son nom. Il semblerait que les Renseignements aient contacté la direction de la clinique pour les informer de la venue de groupe.

La gestionnaire maintien son refus de laisser Joël entrer, en se réfugiant derrière la loi et le règlement. Pourtant, la loi du 5 août instaurant le pass sanitaire stipule que les patients « doivent présenter le pass pour des soins programmés, sauf décision contraire du chef de service, ou en son absence d’un représentant de l’encadrement médical ou soignant. » Cette personne, qui semblait agacée par la présence d’un journaliste avec micro, a refusé de répondre à nos questions.

« Alors que nous sommes dehors, sur le trottoir, elle me propose un rendez-vous, me demande ma carte d’identité et non ma carte vitale. J’ai bien sûr refusé. »

Joël et ses soutiens se disent choqués par la disproportion entre le fait de vouloir être soigné et les moyens de surveillance et de répression potentiels mis en place. Le commandant de police, lui, n’est pas choqué. Bien que censé conserver sa neutralité, il nous dit qu’il n’y a « rien d’anormal ni de choquant dans tout cela et que nous sommes toujours en démocratie. » Agacement dans le groupe qui ne semble pas être d’accord du tout.

Le contrôle du pass sanitaire à l’hôpital est estimé à 60 millions d’euros par mois, selon la Fédération hospitalière de France. Avec cette somme, combien de médecins et d’infirmières auraient pu être embauchés ? Quelle quantité de matériel de soins aurait pu être achetée ? Le département du Loiret est assez fortement touché par la désertification médicale. Avant la crise sanitaire, il était déjà difficile d’obtenir un rendez-vous avez un professionnel de santé dans des délais acceptables, au point de pousser de plus en plus de Loirétains à consulter en région parisienne.

Un refus de soins illégal et préjudiciable ?

Il est possible au médecin ou à l’établissement, dans certaines conditions bien définies et encadrées, de refuser de prendre en charge un patient. Mais les motifs discriminatoires sont interdits et l’état de santé, dont le statut vaccinal, en fait partie. La loi précise par ailleurs que même en cas d’un refus justifié, la continuité des soins doit être assurée et le patient doit être orienté vers un autre praticien ou établissement.(2)

Or, Joël se retrouve sans soins adaptés. La seule façon pour les personnes dépourvues de pass sanitaire d’entrer dans le système de soins est désormais de passer par les urgences, et donc de les saturer davantage. Une situation ubuesque qui rappelle les propos lunaires du Premier ministre Jean Castex : « Le meilleur moyen de soulager l’hôpital, c’est de ne pas être malade. »

Rappelons que la saturation des soins d’urgence par les personnes non-vaccinées contre le Covid n’a jamais été démontrée. Au contraire, les chiffres montrent que les non-vaccinés sont en nombre bien trop faible pour embouteiller les hôpitaux.(3) Les causes sont ailleurs. Peut-être devrions prendre le temps d’étudier ces chiffres avant de stigmatiser une partie de la population, ce qui n’est jamais très bon pour la paix sociale.

« On est passé de tout à rien en quelques années. Il faut presque devenir agressif pour obtenir quelque chose. Je n’en veux à personne mais il y a bien des responsables quelque part. Je veux juste être soigné. »

Mais Joël n’est pas du genre à encombrer inutilement les urgences. Pour le moment, il change ses pansements lui-même. Mais l’évolution de la plaie doit être suivie de près et les fils de suture, non résorbables, doivent être enlevés. Surtout, l’hôpital togolais a réalisé une imagerie du crâne mais pas de la main. La France semble focalisée sur le Covid. C’est la première préoccupation du personnel lorsque vous entrez dans un établissement, au risque d’occulter d’autres questions de santé plus importantes. Par exemple, Joël qui revenait d’un pays à haut risque de maladies transmissibles, n’a été ni testé ni même interrogé sur de possibles maladies tropicales, autrement plus graves que le Covid.

Joël reste psychologiquement fragilisé dans ces circonstances. « J’ai cru voir ma femme morte à mes côtés » dit-il en pleurant. Il a l’impression d’avoir été mieux traité en Afrique que dans son propre pays. Il envisage de saisir le Défenseur des Droits. Entre temps, il a reçu plusieurs propositions de soins, de la part de médecins et d’infirmières, dont certains sont suspendus pour avoir refusé de se soumettre à l’obligation vaccinale. La solidarité entre citoyens exclus par les mesures gouvernementales s’organise. Mais Joël s’inquiète pour d’autres personnes qui ont des atteintes beaucoup plus sérieuses. En effet, combien parmi eux se trouvent dans une situation similaire, sont isolés et n’ont aucun soutien pour se battre ?

La clinique l’a rappelé pour fixer un rendez-vous. Il ignore s’il pourra cette fois-ci passer la frontière. Le Président de la République avait promis d’emmerder les non-vaccinés. Nous confirmons, ça fonctionne. Devront-ils désormais aller se faire soigner en Afrique ?

 

Références :

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Le shaming consiste à faire honte publiquement à quelqu'un pour son comportement. C'est l'une des techniques que Rester libre ! utilise pour dissuader les vaccinés d'abuser de leur pouvoir sur les non-vaccinés. Vous aussi, donnez cinq minutes de votre temps chaque semaine pour participer aux campagnes de shaming.

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